Schématiquement trois sources de financement de la dépendance existent : la famille (ou les particuliers), l’Etat (ou les départements) et le marché (ou les assurances privées). A ce stade en France, les contributions de la famille (les aidants informels et la solidarité familiale) et de l’Etat (via l’APA et la solidarité nationale) sont largement sollicitées, tandis que les souscriptions volontaires des particuliers aux assurances privées sont de plus en plus souvent évoqué pour y jouer un rôle complémentaire.
Les dépenses financières liées à la dépendance peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros. Une souscription d’assurance ouvre la possibilité de se couvrir contre ce risque. Dans une note de juin 2013, l’IRDES constate que les souscriptions volontaires aux assurances "dépendance" sont marginales, qui peuvent être expliquées par deux raisons.
En 2010, on estime que moins de 2 millions de personnes sont couvertes à long terme par le biais d’assurance, de mutuelles ou de prévoyances.
Les individus sont peu disposés à ce couvrir de ce risques, en premier lieu, à cause de la faible attractivité des offres d’assurances. La plus part apportent une couverture partielle sous forme d’indemnité forfaitaire en contrepartie des cotisations relativement élevées. En somme, il n’y a pas de garanties pour l’assuré que son assurance suffira à financer la prise en charge, sans même tenir compte des délais de carence, des délais de franchise, etc.
Les individus souscrivent rarement des assurances, en deuxième lieu, à cause de la spécificité du risque de dépendance. En effet, il est difficile, voir impossible, pour un individu d’évaluer correctement sa probabilité à devenir dépendent, et des coûts qu’y seront associés (la myopie ou la rationalité limitée). De plus, l’individu, même pleinement averti et informé du risque, peut préférer disposer de son argent aujourd’hui que de s’engager à des versement sur plusieurs années contre un "remboursement" plusieurs décennies après (préférence pour le présent) ; il peut aussi se dire qu’il utilisera partiellement sa richesse lorsqu’il sera dépendant (utilité fonction de l’état de dépendance) ou peut compter sur l’altruisme familial futur.
L’ensemble des ces raisons poussent l’IRDES à considérer les assurances comme étant peu souhaitables.