Face à la grave crise du coronavirus qui a touché le monde entier et notamment la France, les Petits Frères des Pauvres se sont intéressés, pour la 4e édition de leur rapport consacré à l’isolement des personnes âgées, aux effets du confinement sur nos aînés. Cette étude inédite, financée par la Fondation des Petits Frères des Pauvres, a été menée par l’institut CSA Research sur 1500 personnes de 60 ans et plus.
L’étude révèle que, durant le confinement, les relations familiales se sont intensifiées pour une majorité de personnes mais que les relations amicales et de voisinages ont diminué. Malheureusement, 720 000 personnes âgées n’ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement. « Je ne suis pas tellement intéressante parce que je suis toute seule, je n’ai pas de visite, je n’ai rien. J’ai trois filles que je ne vois pas depuis des années. J’ai des petits-enfants, trois petits- enfants que je ne connais pas non plus. Je les ai aperçus une fois ou deux. », explique Simone, 83 ans.
Si 87 % des personnes âgées ont eu quelqu’un à qui se confier pendant le confinement, 650 000 personnes âgées n’ont trouvé personne à qui parler. D’ailleurs, elles auraient bien eu besoin de confier les conséquences négatives du confinement sur leur vie : pour 41 % des personnes âgées, il avait un impact négatif sur leur santé morale et 31 % sur leur santé physique.
Pendant ces longues semaines de confinement, les personnes âgées se sont senties seules régulièrement : en effet, 32 % des Français de 60 ans et plus ont ressenti de la solitude tous les jours ou souvent, soit 5,7 millions de personnes. 13 % ont ressenti cette solitude de façon régulière. « Le manque de contact humain est devenu très lourd. J’avais l’impression de vivre seule sur cette terre. Je n’aurais pas pensé en souffrir autant. J’ai besoin de contact humain. », témoigne Angèle, 67 ans.
Et pour combler cette solitude, nos aînés auraient bien eu besoin d’aide… mais notre étude montre que 500 000 personnes de 60 ans et plus n’ont pas reçu l’aide dont elles avaient besoin. Même si elles n’en n’ont pas elles-mêmes bénéficié, les personnes âgées sont 69 % à constater l’élan de solidarité envers elles pendant la crise mais seulement 31 % pensent que les Français seront plus solidaires après la crise….
Enfin, si le confinement a fait découvrir la magie des appels visio aux aînés internautes, il reste toujours une forte exclusion numérique des personnes âgées : 4,1 millions de Français de 60 et plus n’utilisent jamais Internet, surtout les plus âgés et les plus modestes. Et pour nos aînés, cette situation n’est pas près de changer, puisqu’ils ne perçoivent pas l’intérêt de la technologie : pour 87 % des non-internautes, le numérique n’a pas été un manque pendant le confinement. « Je suis contre tous les moyens de communication modernes, je n’ai ni Internet ni un téléphone portable. Je trouve que cela isole les personnes. Ça empêche les contacts directs, ça isole les gens. Je suis pour les contacts directs. » affirme Yolande, 93 ans.
Les préconisations des Petits Frères des Pauvres
À l’issue du rapport, les Petits Frères des Pauvres émettent plusieurs préconisations à l’attention des pouvoirs publics mais aussi des citoyens. Ainsi, l’Association demande par exemple la mise en œuvre et la promotion d’une politique nationale ambitieuse de compensation de la perte d’autonomie et de lutte contre l’isolement des aînés, de changer de regard sur la vieillesse (lutter contre l’âgisme et permettre à tous les aînés de pouvoir exercer leur citoyenneté), de prévenir l’isolement des aînés dans les territoires ou encore de soutenir le bénévolat d’accompagnement et l’engagement citoyen.
>> Signez et partagez ce manifeste pour que les personnes âgées ne soient plus jamais invisibles et pour que la solidarité envers eux perdure après cette période de confinement.
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